Comment examine-t-on un regard ou un visage ?

Comprendre un visage, avant d’envisager toute intervention, c’est avant tout comprendre une histoire. En tant que chirurgien du visage à Lyon, mon rôle est d’observer, d’analyser et d’anticiper : avant d’envisager une chirurgie esthétique du visage, l’examen est une étape essentielle. Il ne s’agit pas simplement de regarder un détail isolé, mais d’appréhender l’ensemble : les volumes, la dynamique, l’équilibre, et surtout, ce que le patient souhaite révéler, améliorer ou atténuer.

Chirurgie esthétique : l’importance de l’analyse du visage

Le visage est un tout. Il raconte le temps qui passe, les émotions, la fatigue parfois… Lorsque l’on me consulte pour une chirurgie du visage ou pour un premier avis, mon premier geste est d’observer le visage dans sa globalité.

Je prends en compte trois grands paramètres :

1. Les volumes : sont-ils harmonieux ? Ont-ils fondu ou migré avec l’âge ? La perte de volume au niveau des pommettes, l’apparition de cernes, de creux au niveau des tempes ou des joues sont des signes majeurs du vieillissement facial.
2. Le relâchement : inévitable avec le temps, il modifie la perception du visage, amplifie l’apparition des bajoues ou l’affaissement des sourcils.
3. La qualité de peau : épaisseur, texture, tonicité, éclat… Une peau fine, ridée ou relâchée peut nuancer le résultat attendu d’une intervention.

Enfin, j’analyse ce que l’on appelle le vieillissement dysharmonieux : lorsqu’une zone du visage vieillit plus vite que les autres.

C’est d’ailleurs souvent ce qui amène une personne à consulter, avec une demande ciblée sur un détail qui semble les trahir : des poches sous les yeux, un regard fatigué, des sillons creusés, des bajoues…

Comment un chirurgien examine-t-il un visage ?

L’examen du visage repose sur un examen minutieux et structuré.

Je commence toujours par considérer les tiers du visage :

• ‧ Tiers supérieur : le front, les sourcils, les paupières supérieures.
• ‧ Tiers moyen : les paupières inférieures, les pommettes, le nez.
• ‧ Tiers inférieur : la bouche, l’ovale, le menton.

Cette segmentation est essentielle, même si le visage forme un continuum.

Elle permet d’identifier les zones clés qui attirent l’attention.

Durant l’examen, j’observe la morphologie du visage ainsi que le morphotype du visage : son ovale, la position des pommettes, la définition du rebord mandibulaire…, bref, sa forme et son anatomie propres.

J’analyse également la dynamique du sourire, du regard, et je repère les éventuels déséquilibres / asymétries lorsque le visage est en mouvement.

➡️ Par exemple, traiter un sillon nasogénien marqué sans corriger des pommettes vidées reviendrait à laisser le traitement inachevé.

Je complète cet examen par une étude des expressions et de la posture du visage au repos. Ce sont ces détails qui donnent un air fatigué, sévère ou triste, creusé, indépendamment de l’âge.

L’analyse spécifique du regard

Le regard concentre l’attention : c’est le point d’ancrage de nos échanges sociaux. Il se situe dans le tiers supérieur du visage, une zone dynamique marquée par les sourcils et les yeux.

Chirurgien expert du regard, mon analyse porte sur plusieurs éléments :

• 🔸 La position et la mobilité des sourcils.
• 🔸 La présence d’un excès de peau sur les paupières supérieures.
• 🔸 La présence de poches sous les yeux ou d’un creux marqué.
• 🔸 La forme des yeux et leur ouverture.
• 🔸 L’existence de rides statiques ou dynamiques (rides du lion, de la patte d’oie, rides du front).

J’évalue également les muscles péri-orbitaires, et lorsque nécessaire, je peux recommander un traitement ciblé, comme une chirurgie du regard (blépharoplastie) ou une suspension du SMAS pour corriger un relâchement global.

Enfin, je n’oublie jamais que la demande du patient est souvent très ciblée, là où mon regard, lui, est global.

Je prends soin de l’écouter, de comprendre ses attentes et de pondérer mon diagnostic clinique en fonction de son ressenti.

Un regard expert et bienveillant avant tout

Je veille à ce que mes patients comprennent ce que nous observons ensemble.

Un bon examen ne se limite pas à un diagnostic médical : il implique une vraie discussion.

Certains patients viennent pour une demande très précise, mais c’est à moi de leur expliquer les interactions entre les différentes zones du visage et les conséquences d’une intervention ciblée.

➡️ Par exemple, enlever les poches sous les yeux sans prendre en compte un affaissement des pommettes aboutirait à un résultat décevant, car l’origine du creux serait partiellement ignorée.

➡️ Pareillement, une blépharoplastie supérieure implique souvent un travail sur le sourcil, notamment chez les peaux matures.

⚠️ Enfin, dans le cadre d’une chirurgie du regard, je recommande toujours, lorsque cela est pertinent, un examen de la vue réalisé par un ophtalmologue. Cela permet d’écarter toute pathologie oculaire pouvant contre-indiquer ou influencer le résultat d’une intervention.

FAQ – Vos questions sur l’examen du visage et du regard

Pourquoi parle-t-on de morphologie du visage en chirurgie esthétique ?

La morphologie du visage correspond à sa structure osseuse et à la répartition naturelle des volumes. C’est un paramètre fondamental pour évaluer l’équilibre et l’harmonie du visage, et donc pour proposer un traitement adapté.

L’examen du visage inclut-il toujours une analyse du SMAS ?

Oui, dans le cadre d’une analyse globale, j’évalue le relâchement du SMAS (Système Musculo-Aponévrotique Superficiel), structure essentielle du soutien facial. Il est directement impliqué dans les effets du temps, notamment dans l’affaissement du bas du visage.

En quoi l’analyse du regard diffère-t-elle d’un examen classique ?

L’analyse du regard va au-delà d’une simple observation anatomique : elle intègre la dynamique des expressions, la mobilité des sourcils, l’intensité du regard et l’effet global sur l’expression du visage. Elle nécessite une grande finesse.

Faut-il attendre d’avoir des signes visibles pour réaliser un examen du visage ?

Pas nécessairement. De nombreux patients consultent pour faire un point sur leur forme du visage, même sans projet chirurgical immédiat. Cet examen peut permettre d’anticiper ou de ralentir certains signes de vieillissement.

Est-ce que l’analyse du visage est la même pour les hommes et les femmes ?

Les principes sont similaires, mais l’analyse tient compte des différences morphologiques et des attentes spécifiques à chaque genre. Les lignes du visage, les volumes et les objectifs esthétiques ne sont pas les mêmes.

L’examen clinique suffit-il avant une chirurgie de la face ?

L’examen clinique est la première étape, essentielle, et il est réalisé au cours de la première consultation. Il est toujours complété par un entretien plus approfondi et, si besoin, par des examens complémentaires (bilan de santé, examen de la vue, photographies médicales…).