Retirer ses injections avec la hyaluronidase
Retirer ses injections avec la hyaluronidase
En réponse, peut-être, aux excès liés à l’acide hyaluronique, on entend de plus en plus parler de la possibilité de “retirer ses injections”.
Comment ? Grâce à la hyaluronidase, une enzyme capable de dissoudre l’acide hyaluronique, et qui peut être une alliée précieuse… à condition de savoir quand, comment, et pourquoi l’utiliser.
Comment fonctionne la hyaluronidase ?
La hyaluronidase est une enzyme qui coupe les chaînes d’acide hyaluronique.
C’est exactement ce qui lui permet de “dissoudre” un gel mal placé ou trop présent.
Ce n’est pas un produit étrange ou agressif : notre corps en fabrique naturellement, en continu. C’est d’ailleurs grâce à elle que l’acide hyaluronique, même lorsqu’il est injecté, finit par se résorber avec le temps.
En médecine esthétique, on utilise simplement une forme concentrée de cette enzyme pour accélérer ce processus quand c’est nécessaire.
La hyaluronidase agit en combien de temps ? La réponse est rassurante : rapidement. Les premières modifications sont visibles en quelques minutes, avec un “hyaluronidase effet” immédiat. L’effet complet se stabilise en 24 à 48 heures.

Dans quels cas retirer une injection ?
Une injection décevante ne signifie pas forcément une injection d’acide hyaluronique ratée. La notion est importante !
Parfois, il s’agit simplement des effets secondaires classiques : un œdème après injection, un visage gonflé ou une asymétrie transitoire.
Le recours à la hyaluronidase peut être envisagé dans plusieurs situations :
1. Un résultat qui ne vous ressemble pas
…et qui ne vous plait tout simplement pas ; typiquement après une injection des lèvres – ratée ou non, d’ailleurs. On se rend compte parfois qu’on se préfère sans, plutôt qu’avec ! ;
2. Un volume mal placé
Un produit injecté trop haut, trop bas, ou simplement dans le mauvais plan anatomique, et qui altère l’harmonie globale du visage ;
3. Un surcorrection
Une zone trop projetée, trop remplie, où l’on sent que l’on a dépassé la mesure.
4. De vraies irrégularités
Visibles même après la disparition de l’œdème : petites bosses fermes, produit palpable, zones qui accrochent la lumière de façon incohérente.
5. Un effet Tyndall
Ce reflet bleuté sous la peau lorsque le gel a été placé trop superficiellement. Ce n’est pas dangereux, mais c’est inesthétique, et impossible à corriger autrement que par la dissolution.
6. Des poches malaires
Situées sur le haut des pommettes, elles peuvent apparaître avec l’âge, mais je les vois très souvent chez des patients ayant reçu des injections, parfois anciennes, dans la zone du cerne (et accompagnent parfois l’eEffet Tyndall). Dans ces cas-là, l’acide hyaluronique se retrouve au mauvais endroit ou en trop grande quantité. Et comme il attire l’eau, il fonctionne comme une éponge : l’eau stagne, le drainage se fait moins bien, et ces fameuses poches se forment ou s’accentuent.
7. Des injections réalisées hors cadre médical
C’est probablement la situation la plus difficile. Non seulement le produit injecté est souvent inconnu, parfois de qualité douteuse, mais surtout… celles et ceux qui réalisent ces actes illégaux (fake injectors) n’ont évidemment pas accès à la hyaluronidase.

Lorsque le visage réagit mal, lorsqu’un gonflement inhabituel apparaît, ou lorsque la zone devient douloureuse, il faut agir vite.
Dans ces cas-là, la hyaluronidase est surtout un outil médical indispensable. Seul un médecin peut intervenir rapidement, identifier ce qui se passe, et dissoudre le produit avant des complications plus graves (nécrose).
Dans de nombreuses situations, j’invite à patienter : un visage bouffi après injection, une petite asymétrie ou une irrégularité modérée sont fréquents et transitoires.
Hyaluronidase : comment éviter d’en arriver là ?
La meilleure façon de ne jamais avoir besoin de dissoudre une injection… c’est de bien l’injecter !
Cela implique :
• Un médecin formé et expérimenté, qui connaît l’anatomie du visage, les produits, et leurs volumes raisonnables ;
• Un dialogue honnête sur les attentes, votre perception de la beauté, votre vision du naturel ;
• Parfois un travail progressif, car tout ne doit pas être fait en une séance ;
• Éviter les prix cassés, les centres douteux, la tentation du « rapide pas cher ».
Le naturel demande du temps, de la mesure, et parfois… de dire non.
Et le botox ? Peut-on aussi le retirer ?
Non. La toxine botulique ne se “dissout” pas. Son effet décline naturellement avec le temps.
Dans certains cas, j’utilise des micro-injections ciblées pour rééquilibrer un front trop figé ou une asymétrie au niveau des sourcils, mais il n’existe pas l’équivalent d’une hyaluronidase pour la toxine.
Injections de hyaluronidase : quel prix ?
Le coût dépend de la zone, de la quantité nécessaire et du contexte clinique.
Quels sont les effets indésirables de la hyaluronidase ?
Comme tout traitement injectable, la hyaluronidase peut entraîner certains effets indésirables chez une minorité de patients.
Les réactions les plus souvent observées restent localisées au point d’injection : une irritation légère, une petite inflammation, un saignement ponctuel, un œdème discret ou un hématome.
Ces manifestations sont généralement transitoires et se résolvent rapidement.
Ma vision
La hyaluronidase est un excellent outil.
Elle peut corriger un résultat qui ne vous convient pas, mais aussi être utilisée en cas d’urgence, et éviter des complications graves après une injection d’acide hyaluronique.
Le mieux cela dit, c’est surtout de ne pas en avoir besoin !
Et cela passe par choisir un chirurgien expérimenté, formé, et en qui vous avez confiance
Un bon geste, dès le départ, reste la meilleure façon de protéger votre visage… et d’éviter les mauvaises surprises, voire les dangers pour votre santé.