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Ptôse palpébrale : qu’est-ce que c’est et comment la reconnaître ?

Lorsque la paupière supérieure retombe anormalement sur l’œil, on parle de ptôse palpébrale, ou ptosis. Ce relâchement n’est pas seulement un signe de fatigue ou de vieillissement : il s’agit d’une véritable pathologie fonctionnelle ou esthétique, parfois les deux à la fois.

En tant que chirurgien du regard, je vois chaque semaine des patients concernés par un affaissement de la paupière, souvent confondu avec un excès de peau simple. Pourtant, il ne s’agit pas de la même chose.

Alors, comment reconnaître une ptôse de la paupière ? Quelles en sont les causes, et en quoi consiste le traitement du ptosis ? Voici ce que je peux vous en dire.

Qu’est-ce qu’une ptôse palpébrale ?

 

La ptôse correspond à un abaissement du bord libre de la paupière supérieure. 

En clair, la paupière recouvre anormalement une partie de la pupille, pouvant aller d’un abaissement discret à une fermeture quasi complète de l’œil. 

Cette chute est liée à un dysfonctionnement du muscle releveur de la paupière, ou de son innervation.

⚠️Il ne faut pas confondre la ptose de la paupière avec un excès de peau (dermatochalasis), qui relèverait plutôt d’une blépharoplastie supérieure purement esthétique. Dans le cas d’une ptôse, le muscle ne joue plus correctement son rôle.

Quels sont les signes et symptômes d’un ptosis palpébral ?

 

Les symptômes varient en fonction de la sévérité et de l’origine du trouble. 

Parmi les signes fréquents :

– Une paupière tombante, unilatérale ou bilatérale ;

– Une gêne visuelle, notamment dans la vision supérieure ;

– Une impression de regard fermé ou fatigué ;

– Des compensations musculaires, comme le fait de relever constamment les sourcils, entraînant des maux de tête ou une fatigue frontale ;

– Chez l’enfant : une mauvaise vision d’un œil pouvant mener à un strabisme ou à une amblyopie s’il n’est pas traité à temps.

Quelles sont les causes de la ptôse de la paupière ?

 

Il existe deux grands types de ptôse : congénitale (présente dès la naissance) et acquise (apparaissant au cours de la vie). 

#1 La ptôse congénitale

Elle est souvent due à une malformation du muscle releveur, qui est trop court ou inactif. Elle est repérée dans l’enfance, parfois dès les premiers mois, et peut entraîner une gêne au développement visuel si elle n’est pas prise en charge précocement. Elle est généralement isolée, sans autre pathologie associée, mais nécessite une évaluation ophtalmologique spécialisée.

Bien sûr, ce type de ptosis a tendance à s’accentuer sous la fatigue et/ou avec l’âge.

#2 La ptôse acquise

Un ptosis peut apparaître à tout âge, pour diverses raisons :

Involutionnelle (ou ptosis sénile) : la plus fréquente chez l’adulte. Avec le temps, le muscle releveur se désinsère partiellement de la paupière. Le regard s’alourdit progressivement, donnant un air fatigué, parfois triste. 

Neurogène : liée à une atteinte du nerf oculomoteur (par exemple en cas de paralysie, de sclérose en plaques ou de maladie de Charcot).

Myogène : comme dans la myasthénie, où la fatigue musculaire entraîne une ptôse fluctuante.

Mécanique : causée par une masse, un kyste ou une chirurgie antérieure ayant perturbé le fonctionnement du muscle.

Traumatique : après un choc ou une opération, notamment une chirurgie des paupières mal conduite.

Paupière tombante : ptôse ou excès de peau ?

 

En consultation, j’examine attentivement la position du bord libre de la paupière, la fonction du muscle releveur, la symétrie, et l’ensemble des structures environnantes. 

Il est fréquent que des patients me consultent en pensant avoir un excès cutané, alors qu’il s’agit d’un ptosis de la paupière

D’où l’importance d’une analyse globale du regard : je ne me limite jamais à un détail anatomique isolé.

Par ailleurs, il est essentiel de distinguer la ptôse palpébrale d’un affaissement du front ou d’un excès cutané. Une blépharoplastie supérieure mal indiquée sur une ptôse non diagnostiquée peut aggraver l’asymétrie ou rendre le résultat décevant. Dans certains cas, je suis amené à associer les deux gestes : traitement du ptosis et retrait de l’excès cutané.

Quel traitement pour une ptôse palpébrale ?

 

Il n’existe pas de solution unique. 

Le traitement dépend du degré de ptôse, de sa cause et de la qualité du muscle.

#1 Chez l’enfant

La ptôse congénitale peut nécessiter une intervention chirurgicale précoce, notamment si elle menace le développement visuel. Le geste consiste à renforcer ou remplacer l’action du muscle releveur, parfois par une suspension frontale.

#2 Chez l’adulte

Le traitement est chirurgical dans la majorité des cas :

Réinsertion du muscle releveur : lorsqu’il est désinséré mais fonctionnel.

Raccourcissement du muscle : en cas de ptôse modérée avec fonction conservée.

Suspension frontale : dans les cas sévères ou les muscles très faibles.

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➡️ C’est une chirurgie technique, millimétrique, qui vise à restaurer un regard naturel, symétrique, et fonctionnel

Elle se pratique en général sous anesthésie locale ou générale légère, en ambulatoire.

Peut-on corriger une ptôse sans chirurgie ?

 

Dans certains cas très légers ou transitoires, je peux proposer une solution non chirurgicale temporaire, comme l’ajustement d’un traitement médical (dans le cas d’une myasthénie, par exemple). 

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les injections de toxine botulique ne permettent pas de corriger une véritable ptôse

Si elles sont mal indiquées, elles peuvent accentuer un affaissement déjà présent. 

➡️Par exemple, lorsque le front ou les sourcils compensent inconsciemment une paupière tombante, utiliser du botox peut révéler — ou aggraver — le ptosis. C’est l’un des effets secondaires possibles d’un mauvais dosage ou d’une mauvaise indication.

La chirurgie reste la meilleure indication.

En conclusion

 

La ptôse palpébrale n’est pas qu’un simple détail esthétique : c’est un désordre fonctionnel qui peut altérer le regard, la vision, et la qualité de vie. 

Mon rôle est de poser un diagnostic précis et de proposer un traitement adapté à chaque situation, avec exigence, prudence et cohérence. 

FAQ – Ptôse palpébrale

 

Une ptôse peut-elle apparaître soudainement ?

Oui, notamment en cas de paralysie du nerf oculomoteur, de myasthénie ou de traumatisme. Il s’agit alors d’une urgence médicale.

La ptôse peut-elle évoluer avec l’âge ?

Absolument. Une ptose involutionnelle peut s’aggraver progressivement avec le relâchement du muscle releveur.

Quel est le prix d’une chirurgie du ptosis ?

Le coût dépend de la technique utilisée et de la prise en charge. En cas de gêne fonctionnelle avérée, une prise en charge partielle par la sécurité sociale est parfois possible.

Combien de temps durent les résultats ?

Les résultats d’une chirurgie bien conduite sont durables. Il peut néanmoins y avoir une légère récidive avec le vieillissement.

La chirurgie du ptosis peut-elle être prise en charge par la sécurité sociale ?

Oui, si le ptosis entraîne une gêne visuelle réelle et avérée, et qu’il nuit au bon fonctionnement des paupières, alors une prise en charge partielle par l’Assurance Maladie peut être envisagée.