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Pourquoi il m'arrive de dire non : une approche éthique de la chirurgie esthétique

Chaque demande de chirurgie esthétique est le reflet d’un désir profond de soulager une souffrance liée à l’image de soi. Mon rôle, en tant que chirurgien, est d’apporter une réponse thérapeutique qui soulage cette souffrance sans compromettre le bien-être du patient. Parfois, il m’arrive donc de refuser une demande, et de dire “non”. Je vous explique ici pourquoi.

Un chirurgien esthétique peut-il refuser de m’opérer ? 

Oui, un chirurgien esthétique peut refuser d’opérer un patient, et ce, pour plusieurs raisons liées à la sécurité, l’éthique, et le bien-être du patient, et ce, même en l’absence de contre-indications.

Si le chirurgien estime que l’intervention n’améliore pas la qualité de vie du patient, ou si les risques associés à l’opération dépassent les bénéfices potentiels, il peut décider de ne pas procéder.

De plus, si les attentes du patient ne sont pas réalistes ou si sa santé mentale est ou pourrait être compromise par les changements physiques effectués, le chirurgien peut également choisir de refuser l’opération.

Il m’arrive donc de dire non dans 3 situations :

 

Chirurgie et actes esthétiques : les raisons d’un refus d’opérer 

#1 En cas de dysmorphophobie 

Lorsque la souffrance est profonde et déconnectée du défaut apparent, comme dans les cas de dysmorphophobie, un trouble psychiatrique où le patient perçoit de manière exagérée des défauts physiques minimes ou inexistants, alors je préfère refuser.

Dans de telles situations, un traitement esthétique pourrait ne faire que déplacer le problème sans apporter de véritable soulagement, voire empirer les choses.

D’ailleurs, si je détecte une détresse psychologique non traitée ou des attentes irréalistes qui pourraient mener à une insatisfaction post-opératoire, je préfère orienter le patient vers un accompagnement adéquat avant de considérer une intervention.

#2 La solution envisagée n’est pas adaptée / ou dangereuse

Si la solution envisagée par le patient ne répond pas efficacement à sa demande — par exemple, envisager une lipo-aspiration au lieu d’un lifting pour traiter un relâchement cervical — ou si elle présente des risques significatifs, comme un lifting chez un patient fumeur actif, je dois refuser pour protéger le patient de résultats non bénéfiques ou dangereux.

#3 Des demandes guidées par la mode ou les tendances 

Lorsque les demandes chirurgicales sont principalement motivées par des tendances éphémères, comme la canthopexie pour l’effet “Fox Eyes” et non par un besoin fonctionnel ou esthétique durable, il est de ma responsabilité de conseiller contre ces interventions qui pourraient ne pas être dans l’intérêt à long terme du patient. Car n’oublions pas, les modes changent !

Après un refus d’opérer : dialogue et solutions alternatives

Dans la plupart des cas, un dialogue attentif et sincère avec le patient permet d’identifier et de convenir d’une solution alternative qui peut répondre de manière plus sûre et satisfaisante à ses attentes.

Ce processus consultatif aide à établir une relation de confiance et à garantir que les décisions prises sont alignées avec les meilleurs intérêts du patient.

En résumé 

Dire « non » n’est jamais facile, mais c’est parfois nécessaire pour assurer la sécurité et le bien-être de mes patients. En tant que chirurgien, mon engagement envers l’éthique professionnelle et le respect de chaque individu passe avant tout !

Voilà pourquoi la première consultation et le bon diagnostic sont essentiels.

 

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Une publication partagée par Koppe Matthieu (@drkoppe)