Canthopexie (fox eyes) : mon avis sur cette chirurgie des paupières
Ma réponse est simple : c’est une chirurgie du regard utile, mais pas un outil de mode.
Le regard n’est pas un accessoire jetable qu’on étire selon la tendance du moment.
Alors non, même si je suis chirurgien du regard, je ne pratique pas la canthopexie pour obtenir des « fox eyes » artificiels.
En revanche, je la considère précieuse quand elle retrouve son objectif initial : corriger un relâchement pathologique de la paupière.
La canthopexie, une chirurgie fonctionnelle avant tout
La canthopexie consiste à retendre et refixer le tendon du canthus externe (le coin externe de l’œil), lorsque celui-ci s’est relâché. On parle de canthopexie externe ou de canthopexie latérale, c’est la même chose.
Ce relâchement entraîne parfois une paupière inférieure qui tombe, incapable de protéger correctement l’œil, laissant apparaître une béance, une irritation, voire une gêne visuelle.
À l’origine, c’est une chirurgie des paupières tombantes dans son sens médical : elle n’a pas vocation à modifier l’orientation ou la forme des yeux.
Canthopexie : dans quels cas ? Les indications réelles
Je pratique une canthopexie dans plusieurs situations bien précises :
• Ptôse de la paupière inférieure : avec l’âge, la paupière inférieure peut perdre sa tonicité et s’écarter du globe oculaire, entraînant des désagréments (larmoiement, irritations, problème de vision, gêne…). La canthopexie permet de lui rendre un appui solide et de retrouver confort et esthétique.
• Chirurgie associée : dans le cadre d’une blépharoplastie supérieure, il arrive que la correction de l’excès cutané mette en évidence une faiblesse du tendon externe. Associer une canthopexie permet alors de prévenir toute bascule ultérieure.
• Anomalies congénitales ou post-traumatiques : certains patients naissent avec un tendon fragile, d’autres le perdent après un accident. La canthopexie permet alors de reconstruire un regard fonctionnel.
• Paupières asiatiques : il existe des spécificités anatomiques qui peuvent justifier un renforcement externe, toujours dans le respect des traits naturels.
Parfois, le relâchement n’est pas seulement palpébral, mais global (affaissement des sourcils, du front…). Le rôle du chirurgien est d’analyser la mécanique du regard et de rétablir l’harmonie.
Attention à l’équilibre musculaire !
Les paupières ne sont pas de simples volets de peau, elles s’animent grâce à des balances musculaires :
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- Le muscle releveur soulève la paupière supérieure,
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- Le muscle orbiculaire la ferme et la retient.
Si l’on affaiblit une structure sans compenser ailleurs, on crée un déséquilibre.
➡️ Le rôle de la canthopexie est de restaurer cette balance quand elle est rompue, pas de la fausser artificiellement.
Mon avis sur les fox eyes / foxy eyes / cat eye
Modifier un regard sain pour l’étirer artificiellement en yeux en amande est, à mes yeux, une hérésie !
D’abord parce que le résultat modifie la forme des yeux et l’expression naturelle.
Ensuite, parce que cela fragilise la fonction palpébrale.
Enfin, parce qu’un effet de mode finit toujours par passer… mais la chirurgie, elle, reste.
Quels sont les risques de la canthopexie ?
Comme toute intervention, la canthopexie n’est pas anodine.
En dehors des risques et complications potentielles inhérents à toute intervention chirurgicale, on peut ajouter :
• Un regard asymétrique
• Une insuffisance de résultat
Ces complications restent néanmoins rares si l’indication est posée avec justesse et si l’acte est confié à un chirurgien du regard expérimenté.
• Mais surtout, si la chirurgie est réalisée pour de mauvaises raisons – par exemple suivre un effet de mode comme les fox eyes – le principal risque est… de le regretter. Car une chirurgie n’est pas un filtre Instagram : on ne peut pas « revenir en arrière » une fois le tendon retendu et la forme de l’œil modifiée.
Le visage évolue, les modes passent, mais les gestes chirurgicaux, eux, laissent une trace durable.
Combien coûte une canthopexie ?
La question du prix d’une canthopexie revient souvent. Il varie selon le geste réalisé seul ou en association avec une autre intervention (comme une blépharoplastie). En chirurgie esthétique, il n’y a pas de prise en charge par la Sécurité sociale, sauf rares cas médicaux. Le devis est toujours personnalisé après examen clinique.
Canthopexie ou canthoplastie : quelle différence ?
On confond souvent les deux termes, mais il existe une distinction :
• La canthopexie consiste à retendre et refixer le tendon du canthus externe, sans le couper. C’est un geste de soutien, qui renforce la paupière inférieure ou stabilise le regard lors d’une chirurgie comme la blépharoplastie.
• La canthoplastie, elle, est plus lourde : le tendon est sectionné puis reconstruit. Elle s’adresse aux cas sévères d’ectropion, d’entropion ou de malposition marquée, où la paupière doit être véritablement remodelée.
Canthopexie à Lyon : une chirurgie sérieuse, pas une tendance
La canthopexie n’est pas un raccourci pour « rajeunir le regard » ou suivre un effet de mode. C’est un geste chirurgical précis, destiné à redonner un soutien aux paupières quand elles le nécessitent.
Dans certains cas, elle s’associe harmonieusement à une chirurgie esthétique comme la blépharoplastie et même un lifting.
Selon moi, elle ne doit pas être détournée pour des modes esthétiques éphémères.
Mon rôle, en tant que chirurgien, est de rappeler que le visage n’est pas un terrain de jeu !