Blépharoplastie et injections esthétiques : avant ou après une chirurgie du regard ?
Il n’est pas rare que l’on me pose cette question : « Est-ce que je peux faire des injections avant une blépharoplastie ? Ou vaut-il mieux attendre après ? »
Ma réponse est souvent la même : il ne s’agit pas de choisir un ordre, mais de poser la bonne indication, au bon moment.
Blépharoplastie et injections sont deux outils différents, qui ne répondent pas aux mêmes besoins – et qu’on ne peut pas vraiment comparer.
Chirurgie et injections : deux objectifs, deux indications

La blépharoplastie, selon qu’elle concerne les paupières supérieures ou inférieures, est indiquée quand il existe un excès cutané, un relâchement, ou des poches sous les yeux.
C’est un geste chirurgical précis, qui remet en tension les tissus, retire ou redistribue la graisse, et redessine la structure du regard.
Les injections autour des yeux, quant à elles, permettent de prévenir certains signes du temps (comme les rides d’expression grâce au botox) ou de corriger de petites pertes de volume (grâce aux injections d’acide hyaluronique dans les cernes creux).
Elles n’ont pas d’action sur l’excès de peau, ni sur les poches.
Les injections d’acide hyaluronique ou de toxine botulique ne remplacent pas une blépharoplastie.
Une blépharoplastie seule ne traite pas les cernes creux, ni la qualité de peau.
Les gestes peuvent donc être complémentaires, à condition de bien définir leur rôle respectif.
Faut-il faire des injections avant ou après une blépharoplastie ?
Ni l’un ni l’autre, par principe.
Ce n’est pas une question de chronologie, mais d’objectif.
Injections avant un blépharoplastie
Quand il n’y a pas encore d’indication chirurgicale, on peut avoir recours à des injections ciblées :
- Des injections de Botox pour lisser les rides d’expression et ouvrir le regard (rides du lion, de la patte d’oie ou encore pour remonter légèrement un sourcil tombant),
- Un acide hyaluronique adapté pour traiter un cerne creux
- Des skinboosters ou de la mésothérapie pour entretenir la tonicité cutanée.
Mais dès que la paupière est relâchée, que les poches sous les yeux sont visibles ou que la peau s’est froissée, les injections ne suffisent plus.
Si cela vous gène ou vous complexe, seule la chirurgie est efficace.
Injections après une blépharoplastie
On peut tout à fait envisager des injections après une opération des paupières.
On injecte pour entretenir le résultat, accompagner le vieillissement progressif, ou agir sur des zones que la chirurgie ne traite pas comme par exemple les rides du lion.
Enfin, dans le cas de blépharoplasties fonctionnelles (ptosis, ectropion, entropion…), les injections peuvent être réalisées avant ou après, sans interaction particulière. Il s’agit ici de deux démarches indépendantes.
Et les microfat / nanofat ?
Parfois, en chirurgie, je combine la blépharoplastie à un lipofilling avec du microfat et du nanofat, notamment lorsqu’il existe un creux important, ou une peau très fragilisée.
Ces injections de graisse, prélevée sur le patient, sont réalisées pendant l’intervention pour améliorer la texture de la peau (nanofat) ou restaurer les volumes de façon durable (microfat).
Ce sont des gestes chirurgicaux, qui s’intègrent dans le plan opératoire. Ils ne remplacent pas les injections ultérieures, mais en réduisent parfois le besoin pendant plusieurs années.
À partir de quand peut-on reprendre les injections après une blépharoplastie ?
En général, je recommande d’attendre 3 mois minimum après l’intervention. Il faut laisser le temps aux tissus de cicatriser, à l’œdème de se résorber, et au résultat de se stabiliser.
On réévalue ensuite ensemble, au cas par cas, s’il est utile de reprendre des injections d’acide hyaluronique, de la toxine botulique, ou un traitement de soutien cutané.
En résumé

Blépharoplastie et injections esthétiques ne s’opposent pas, mais ne s’alternent pas non plus.
Elles répondent à des besoins différents, à des moments différents, selon le degré de vieillissement, l’anatomie de départ et les attentes du patient.
C’est pour cela qu’un diagnostic précis est essentiel : pour ne pas faire trop tôt… ou trop tard.
Et surtout, pour proposer la solution la plus juste. Ni plus, ni moins.